La Côte d’Ivoire a récemment annoncé une décision majeure concernant les filières agricoles stratégiques de l’hévéa et du palmier à huile. Le gouvernement a décidé de geler tous les projets de nouvelles usines de première transformation, une mesure qui répond aux défis croissants liés à la saturation du marché et à la viabilité des infrastructures industrielles. Cette décision, relayée par Sika Finance, traduit une volonté de rationaliser le développement de ces secteurs clés pour l’économie ivoirienne.
Depuis plusieurs années, le pays s’est engagé à promouvoir la transformation locale des matières premières agricoles, notamment pour augmenter la valeur ajoutée de ses produits. Cependant, la prolifération d’unités industrielles non viables a suscité des préoccupations quant à leur impact sur la rentabilité à long terme et la maîtrise de la chaîne de valeur. Avec cette suspension temporaire, le gouvernement vise à renforcer l’attractivité des investissements dans la transformation secondaire et à optimiser l’utilisation des ressources nationales.
En parallèle, cette mesure s’inscrit dans une vision ambitieuse : atteindre un taux de transformation primaire locale de 100 % d’ici 2025. Cela permettra non seulement de valoriser davantage les produits agricoles nationaux, mais aussi de favoriser l’exportation de produits semi-finis ou finis, contribuant ainsi à dynamiser l’économie. Ce gel des projets devrait également encourager une planification plus rigoureuse et une meilleure coordination entre les acteurs des filières concernées.
Au-delà
des impératifs économiques, la Côte d’Ivoire place cette stratégie industrielle
sous le signe du développement durable. En limitant les impacts
environnementaux d’une industrialisation désordonnée, le gouvernement entend
maximiser les bénéfices pour les producteurs, les transformateurs et les
communautés locales. Par cette démarche, le pays confirme son rôle de leader
régional en matière d’innovation agricole et industrielle tout en répondant aux
enjeux socio-économiques et écologiques globaux.