Aquaculture en Côte d’Ivoire : Partenariat stratégique entre l’UC-ALP et Lofty Farm pour valoriser le potentiel piscicole des barrages hydroélectriques

 

Abidjan, 20 juin 2025 – Dans un contexte de forte pression sur les ressources halieutiques, l'Unité de Coordination du programme Abidjan Legacy (UC-ALP), en partenariat avec l'entreprise agro-industrielle togolaise Lofty Farm, a mené une mission d'évaluation des capacités aquacoles des principaux barrages hydroélectriques de Côte d'Ivoire. Cette initiative, déployée du 15 au 20 juin 2025, a ciblé les installations d'Ayamé 1, Taabo et Kossou.

L'objectif était d'identifier les opportunités de développement d'une pisciculture durable à partir de ces ouvrages, dans le but de dynamiser la production locale de poisson et de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations.

À l'issue de cette mission, une conférence de presse a été organisée le 20 juin au siège de l'UC-ALP à Abidjan-Cocody. À cette occasion, Abou Bamba, coordonnateur du programme, et Akakpovi Kokou Pierrot, président du conseil d'administration de Lofty Farm, ont présenté les conclusions de l'étude.

Il ressort que les barrages explorés offrent des conditions favorables à une pisciculture intensive. Des zones techniques viables ont été identifiées, et des actions de sensibilisation à destination des investisseurs nationaux ont été initiées pour encourager leur engagement dans ce secteur prometteur. Une initiative nationale est désormais envisagée pour valoriser les plans d'eau existants en les intégrant à une stratégie halieutique structurée.

Cette démarche s'inscrit dans une vision de développement inclusif, avec un fort potentiel de création d'emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. Elle vise également à structurer une filière encore sous-exploitée, malgré son importance stratégique. En effet, la demande annuelle en poisson en Côte d'Ivoire est estimée à 650 000 tonnes, tandis que la production locale plafonne à 110 000 tonnes, soit à peine 15 % des besoins nationaux. Cette situation oblige l'État à importer massivement, pour un coût avoisinant 500 milliards de FCFA par an, selon les propos d'Abou Bamba.

Ce partenariat fait suite à une première mission exploratoire réalisée en février 2025 au Togo, dans les installations de Lofty Farm. L'entreprise, référence en matière d'aquaculture intégrée en Afrique de l'Ouest, contrôle l'ensemble de la chaîne de valeur, depuis l'écloserie jusqu'à la distribution, avec des sites majeurs à Lomé et Nangbéto.

À travers l'UC-ALP et le Programme Stratégique de l'Aquaculture en Côte d'Ivoire (PSTACI), les autorités ivoiriennes ambitionnent de s'inspirer de ce modèle performant pour bâtir une aquaculture nationale moderne, résiliente et inclusive, capable de répondre durablement aux défis alimentaires, économiques et sociaux du pays.

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